Les « fêtes » de l’Eternel.

Dimanche 12 Octobre 2008

 

L’importance des fêtes.

 

Rappel du thème de l’année…

« Deutéronome 11 :10-27 : « Moïse dit: Le pays que vous allez posséder n’est pas comme l’Égypte que vous avez quittée. Là-bas, vous semiez et vous deviez arroser les champs vous-mêmes comme on arrose un jardin. 

11  Mais le pays que vous allez posséder est un pays de montagnes et de vallées arrosé par les pluies. 

12  Le SEIGNEUR votre Dieu en prend soin et il garde les yeux fixés sur lui du début à la fin de l’année. 

13  Si vous obéissez fidèlement aux commandements que je vous donne aujourd’hui de la part de Dieu, si vous aimez et servez le SEIGNEUR votre Dieu de tout votre coeur et de tout votre être, 

14  le SEIGNEUR fera tomber la pluie sur vos terres au bon moment, en automne et au printemps. Alors vous aurez de bonnes récoltes, du blé, du vin et de l’huile. 

15  Il fera aussi pousser l’herbe dans vos champs pour vos animaux, et vous, vous mangerez autant que vous voudrez. 

16  Mais attention! Ne vous laissez pas entraîner, ne vous détournez pas du bon chemin, pour servir d’autres dieux et pour vous mettre à genoux devant eux. 

17  Si vous faites cela, le SEIGNEUR se mettra en colère contre vous, il fermera le ciel et il n’y aura plus de pluie. La terre ne produira plus de récoltes, et vous disparaîtrez rapidement du bon pays que le SEIGNEUR vous donne. 

18 ¶ Les commandements que je vous communique, mettez-les en vous, dans votre coeur.  Pour ne pas les oublier, attachez-les sur votre bras et sur votre front.

19  Vous les enseignerez à vos enfants. Vous leur parlerez quand vous serez chez vous, quand vous marcherez sur la route, quand vous vous coucherez et quand vous vous lèverez. 

20  Vous les écrirez sur les montants de la porte de vos maisons et sur les portes de vos villes

21  Alors vous et vos enfants, vous vivrez dans ce pays que le SEIGNEUR a juré de donner à vos ancêtres. Vous y vivrez aussi longtemps que le ciel sera au-dessus de la terre. 

22  Oui, obéissez avec soin à tous les commandements que je vous communique. Aimez le SEIGNEUR votre Dieu, faites ce qu’il veut et restez fidèlement attachés à lui. 

23  Si vous faites cela, il chassera devant vous les autres peuples, plus nombreux et plus puissants que vous, et vous prendrez leurs terres. 

24  Tous les endroits où vous marcherez seront à vous. Votre territoire ira du désert, au sud, jusqu’aux montagnes du Liban, au nord. Il s’étendra du fleuve Euphrate, à l’est, jusqu’à la mer Méditerranée, à l’ouest. 

25  Personne ne pourra tenir debout devant vous. Partout où vous irez dans le pays,  le SEIGNEUR votre Dieu répandra la peur et la terreur de vous, comme il vous l’a promis. 

26 ¶ Écoutez: aujourd’hui, je vous donne le choix entre la bénédiction et la malédiction. 

27  Aujourd’hui, je vous donne les commandements du SEIGNEUR votre Dieu. Si vous obéissez à ces commandements, la bénédiction sera sur vous. »

 

Alors que nous venons de vivre Yom Kippour jeudi dernier, la fête du « grand Pardon », la prochaine fête se déroulera du mardi 14 au Mercredi 22 Octobre… : la « fête des cabanes », la « fête des Tabernacles ».

 

Durant l’ancienne alliance, la vie religieuse d’Israël était ponctuée par une série de fêtes en l’honneur de l’Eternel. Dieu lui-même les a instituées dans la Loi, comme ordonnance perpétuelle, partie intégrante de l’alliance contractée avec son peuple. Ces fêtes étaient très importantes dans le culte de Yawhé, elles étaient appelées par le Seigneur « les saintes convocations ». Tous les hommes du pays devaient y prendre part et montrer par là leur fidélité à l’alliance de Dieu.

 

Le rythme des saintes convocations était avant tout hebdomadaire : c’est le dernier jour de la semaine, le Sabbat. Nous sommes appelés à nous reposer en Christ en demeurant unis à Lui (Hébreux 4) Cette sainte convocation nous a été donnée par Jésus lui-même dans l’Evangile de Jean : « Demeurez en moi et je demeurerai en vous… ». Jésus nous invite à une relation intime avec lui…

 

Selon la Loi, les Israélites devaient se rendre à Jérusalem 3 fois par ans pour célébrer une fête en l’honneur de l’Eternel. Les pèlerins arrivaient à pied de tous les coins du pays, ils formaient de grandes processions où petits et grands se côtoyaient pendant plusieurs jours, marchant au rythme des instruments et des cantiques de louange.

 

15 psaumes (Ps 120 à 134) étaient traditionnellement chantés pendant ces pèlerinages : les cantiques « des degrés ». Ils abordent des sujets très divers tels que :

         la proclamation de la protection de Dieu : Ps 121, 124 et 125

         La prière pour la paix de Jérusalem, pour la délivrance des oppresseurs ou pour la restauration d’Israël (Ps 122, 123, 126)

         Le rappel de la bénédiction de Dieu sur le foyer du juste, sur la postérité de David ou sur l’unité des frères (Ps 128, 132 et 133)

         La proclamation du jugement des ennemis de Dieu avec invitation à la louange (Ps 129 et 134).

 

Ces thèmes nous montrent la profondeur de la louange et de l’intercession qui précédaient ces célébrations annuelles. Déjà à l’époque, Dieu avait prévu des marches de prière qui devaient sillonner le pays, trois fois par an. Jérusalem  était au bénéfice de ces célébrations, mais aussi l’ensemble du pays était couvert de proclamations de la souveraineté de Dieu. Pendant ces périodes de fêtes, l’atmosphère spirituelle d’Israël était saturée de louange et d’intercession…

 

Ces grandes fêtes étaient non seulement des temps d’adoration et de sacrifices, mais également des temps de réjouissance et de relations. (Ps 133) Cette communion profonde se retrouve dans le rassemblement de l’Eglise : le terme grec « Koinonia » fait référence à cette unité de cœur et d’ engagement, à cette appartenance mutuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mot « fête » en Hébreu[1]

 

MOED : la fête, un rendez vous.

Ce mot traduit par fête dans nos Bibles signifie littéralement « rendez-vous ». Il apparaît pour la première fois dans la Genèse au chapitre 1, et est traduit dans le contexte par le mot « époques » :

 

Genèse 1 : 14 : « Dieu  dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes  pour marquer les époques <04150>, les jours et les années ;

 

04150   mow‘ed

 

AV-congregation 150, feast 23, season 13, appointed 12, time 12, assembly 4, solemnity 4, solemn 2, days 1, sign 1, synagogues 1; 223

 

1) appointed place, appointed time, meeting

1a) appointed time

1a1) appointed time (general)

1a2) sacred season, set feast, appointed season

1b) appointed meeting

1c) appointed place

1d) appointed sign or signal

1e) tent of meeting

 

Lévitique 23 : 1-2 « L’Eternel   parla   à Moïse   et dit : Parle   aux enfants   d’Israël   et tu leur diras   Les fêtes   de l’Eternel  que vous publierez     seront de saintes   convocations   Voici quelles sont mes fêtes <04150  ».

 

04150 dewm mow‘ed mo-ade’ or dem mo‘ed mo-ade’ or (fem.) hdewm mow‘adah (#2Ch 8:13) mo-aw-daw’

 

from 03259; TWOT-878b; n m

 

AV-congregation 150, feast 23, season 13, appointed 12, time 12, assembly 4, solemnity 4, solemn 2, days 1, sign 1, synagogues 1; 223

 

1) appointed place, appointed time, meeting

1a) appointed time

1a1) appointed time (general)

1a2) sacred season, set feast, appointed season

1b) appointed meeting

1c) appointed place

1d) appointed sign or signal

1e) tent of meeting

 

Dieu a dispose les asters dans le ciel pour aider les homes à établir un calendrier afin qu’ils puissant discerner les époques et se fixer des rendez-vous. Pour Dieu, la vie est faite de relations : Relation de l’homme avec son créateur, relation  dans le couple, dans la famille, dans la société, relation avec la nature. Il a créé l’homme pour qu’il rencontre son semblable et qu’il apprenne à vivre avec lui en harmonie. Pour faciliter ces rencontres, Dieu met des signes dans le ciel pour fixer les époques, les jours et les années. Les hommes peuvent ainsi se donner des rendez-vous et organiser leur vie sociale autour des relations.

 

Jésus a commencé son ministère en se rendant aux noces de Cana. Par ce miracle de l’eau changée an vin, il confirme l’origine divine de cette fête du premier rendez vous qu’a été le mariage (Adam et Eve), et annonçant que là où le vin de la joie et de l’amour vient à manquer, lui seul peut rétablir les vrais rendez vous de la vie, par le miracle de la nouvelle naissance… Par le vin de son sang, il réconcilie l’homme avec Dieu, il  restaure le mariage, la famille, et établit des relations nouvelles entre les hommes.

 

En contemplant les deux principaux luminaires que Dieu a placés dans le ciel pour que les hommes puissent se fixer des « MOED », on peut voir les symboles des rendez-vous spirituels auxquels le Père convie tous les hommes à le rencontrer. Le soleil préside au jour, il est l’image de Jésus, soleil de justice, lumière du monde, étoile brillante du matin, régnant dans le royaume de lumière ; La lune, elle, préside à la nuit, elle représente l’Eglise reflétant la gloire de Christ, comme la lune reflète l’éclat du soleil. L’Eglise, comme la lune, ne brille pas de son propre éclat, mais elle doit refléter la gloire du Ressuscité. Elle éclaire les ténèbres des nations sans Dieu et brille comme un flambeau dans le monde portant la Parole de vie.

 

Ainsi, Jésus est le MOED de Dieu pour l’Eglise, le sujet de la fête des chrétiens, l’objet de leur joie, leur point de rendez vous. Toute fête dans l’Eglise doit avoir pour centre Jésus lui-même, sa personne, sa Parole, son Œuvre. L’Eglise a pour mission d’éclairer le monde, d’être le point de rendez vous que Dieu a fixé pour que les non chrétiens puissent entendre son message et y rencontrer leur Sauveur. Elle n’est pas un rendez vous par elle-même ! Si elle oublie cette évidence, elle s’enfermera dans sa suffisance et deviendra inaccessible pour le monde. Mais pour être ce MOED de Dieu pour les hommes, elle doit être un lieu de fête, un endroit où l’on découvre une joie véritable, où sont expérimentées des relations nouvelles, où l’on entend un message de vie et d’espérance, où l’on goûte la présence de Dieu. Le Tabernacle que Dieu avait ordonné à Moïse de construire dans le désert s’appelait aussi « la tente de la rencontre ».

 

Ø      Lamentations 2:7  « Le Seigneur   a dédaigné   son autel   repoussé   son sanctuaire   Il a livré   entre les mains  de l’ennemi   les murs   des palais   de Sion; Les cris   ont retenti  ) dans la maison   de l’Eternel   Comme en un jour   de fête <04150>.

 mow‘ed 

AV-congregation 150, feast 23, season 13, appointed 12, time 12, assembly 4, solemnity 4, solemn 2, days 1, sign 1, synagogues 1; 223

 

1) appointed place, appointed time, meeting

1a) appointed time

1a1) appointed time (general)

1a2) sacred season, set feast, appointed season

1b) appointed meeting

1c) appointed place

1d) appointed sign or signal

1e) tent of meeting

 

CHAG: le fête, un sacrifice.

 

Le mot hébreu CHAG est le plus souvent employé pour désigner une fête, quelle qu’elle soit. Il signifie littéralement : « sacrifice solennel ». Toutes les fêtes d’Israël étaient centrées sur la notion de sacrifice. L’Eternel invitait tout le peuple à se réjouir dans sa présence et à célébrer des fêtes en son honneur, mais il associait ces célébrations joyeuses à l’impératif du sacrifice et de l’offrande : « Tu ne paraîtras point à vide devant ma face ». Deut 16 : 16.

 

Pour un Israélite, se rendre à Jérusalem pour participer à une sainte convocation impliquait d’apporter à la maison de l’Eternel un animal en sacrifice ou une offrande des prémices de ses récoltes. (Lévitique, Nombres 28 et 29). Ces ordonnances complexes nous rappellent la réalité de la sainteté de Dieu que l’homme ne peut approcher que par le sang d’une victime expiatoire. Une seule fois par an, le jour de Yom Kippour, le souverain sacrificateur entrait au-delà du voile avec le sang du bouc pour faire l’expiation des péchés du peuple. Ceci apaisait pour un temps la colère de l’Eternel. Par cet acte était préfiguré le ministère de Christ. Lui qui s’est offert une fois pour toutes en sacrifice pour le péché et qui est entré dans le tabernacle céleste, au –delà du voile déchiré, a présenté sur le propitiatoire son propre sang. C’est le sang de l’alliance meilleur, car elle permet d’amener à la perfection ceux qui sont sanctifiés. Ce seul sacrifice résume tous les autres en les accomplissant une fois pour toutes, il est pleinement suffisant.

Hébreux 9 : 11-14 « Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est pas de cette création; et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! Et c’est pour cela qu’il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis. »

 

Christ, notre Pâque, a été immolé ! C’est par la foi en lui que nous avons accès devant Dieu pour célébrer la fête. Nous pouvons désormais entrer dans le lieu très saint pour adorer le Père, le cœur purifié d’une mauvaise conscience. Ce sacrifice est le fondement de notre foi.

 

Ephésiens 2 : 8 « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. »

 

Le don de Dieu c’est Jésus Christ, il est l’agneau de la fête. C’est lui que nous célébrons, et notre fête consiste avant tout à lui apporter nos sacrifices d’action de grâce pour ce qu’il a fait pour nous. Si nous n’avons plus de sacrifices d’animaux à accomplir pour être acceptés par Dieu, nous exprimons néanmoins notre reconnaissance envers lui par toutes sortes de sacrifices qui prouvent notre amour pour le Seigneur.

 

Romains 12 : 1 : «Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » 

 

Dieu cherche des cœurs entiers pour lui, des vies offertes et non pas une offrande du bout des lèvres ou un sacrifice qui ne nous coûte rien. L’offrande de notre vie est la seule réponse logique que nous puissions donner à l’amour que Dieu nous a manifesté en Christ. Voilà l’essence de la sainte convocation : tout quitter, perdre notre vie, en nous offrant à Dieu dans la foi.

2 Co 5 : 14-15 « Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux ».

 

Notre sacrifice de reconnaissance se concrétiseront par notre libéralité dans les offrandes, en argent, en biens, en œuvres, en temps, en énergie, etc… Mais ce choses auront de la valeur devant Dieu dans la mesure où elles seront faites par amour pour lui, librement et joyeusement, sous l’inspiration du St Esprit. Tout culte rendu à Dieu a pour fondement l’action de grâce pour l’œuvre de la croix…

 

CHAGAG : la fête, une célébration

 

Le mot « chagag » signifie : « célébration autour du sacrifice solennel », il a la même signification que CHAG, mais avec en plus l’idée de réjouissance, de danse et de célébration. Au sens propre, il peut signifier également : « se déplacer en formant un cercle », ou, « marcher en procession sacrée ». Si le mot CHAG nous a livré l’essence même de la fête dans la notion de sacrifice, le mot CHAGAG, lui, nous en révèle plutôt la manifestation extérieure.

 

On ne trouve ce mot que 5 fois dans la Bible (contrairement à Chag). La première fois :

 

Exode 5 : 1 « Moïse et Aaron se rendirent ensuite auprès de Pharaon, et lui dirent: Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël: Laisse aller mon peuple, pour qu’il célèbre au désert une fête (CHAGAG) en mon honneur. »

 

Cette simple déclaration résume en fait la totalité du plan de la rédemption. Dieu libère un peuple de l’esclavage du péché pour le faire entrer dans la célébration de sa gloire. Ce « laisse aller mon peuple » s’adresse en fin de compte au diable lui-même qui a tenu l’humanité entière sous sa domination. C’est à la croix que Jésus lui a commandé de libérer les captifs en le dépouillant de tous ses droits. Mais le plan de Dieu ne s’arrête pas à la libération de l’esclavage, celle-ci n’est que le commencement d’une vie de paix et de joie en communion avec Dieu qui durera éternellemetn.

 

Cf la joie débordante manifestée après la traversée de la mer rouge. (Cantique de Myriam). Quelle réponse à la grâce de Dieu ! Suite au sacrifice solennel (CHAG) de l’agneau pascal quelques jours plus tôt, les Israélites laissent maintenant libre cours à la célébration de leur joie, par le chant, la musique et la danse (CHAGAG). Cette fête est la conséquence normale de la délivrance, elle est la manifestation extérieure de la joie du salut.

 

Pour le peuple d’Israël, la célébration d’une fête s’accompagne naturellement de réjouissances, de louanges, de danses et de musiques rythmées. Mais cette dimension était particulièrement réservée à la FETE DES TABERNACLES. En effet, ce mot CHAGAG apparaît spécialement quand il est question de cette fête dans le chapitre 16 du Deutéronome, alors que le mot CHAG est pourtant utilisé cinq fois dans ce même chapitre.

 

Deutéronome 16 : 15 « Tu célébreras la fête (CHAGAG) pendant sept jours en l’honneur de l’Eternel, ton Dieu, dans le lieu que choisira l’Eternel; car l’Eternel, ton Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes et dans tout le travail de tes mains, et tu te livreras entièrement à la joie. »

 

Cf la joie du retour du fils prodigue en Luc 15. Le Père désire se réjouir avec ceux qu’il a affranchis.

 

C’est cette joie du salut et cet amour ardent de retrouvailles qui sont le moteur de notre sanctification.

 

MISHTEH : la fête, un festin.

 

Ce dernier mot hébreu est traduit dans nos versions françaises par le mot festin. Il fait référence à un repas de fête. Les patriarches, Abraham, Isaac et Jacob ont donné des festins à des moments clés de leur vie, même certains rois d’Israël ou d’une autre nation. Ces festins faisaient partie intégrante des fêtes en Israël. Ce fut le cas pendant la fête des Tabernacles décrite dans Néhémie 8.

 

Néhémie 8 : 7-12 « Josué, Bani, Schérébia, Jamin, Akkub, Schabbethaï, Hodija, Maaséja, Kelitha, Azaria, Jozabad, Hanan, Pelaja, et les Lévites, expliquaient la loi au peuple, et chacun restait à sa place. Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu’ils avaient lu. Néhémie, le gouverneur, Esdras, le sacrificateur et le scribe, et les Lévites qui enseignaient le peuple, dirent à tout le peuple: Ce jour est consacré à l’Eternel, votre Dieu; ne soyez pas dans la désolation et dans les larmes! Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. Ils leur dirent: Allez, mangez des viandes grasses et buvez des liqueurs douces, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien de préparé, car ce jour est consacré à notre Seigneur; ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel sera votre force. Les Lévites calmaient tout le peuple, en disant: Taisez-vous, car ce jour est saint; ne vous affligez pas! Et tout le peuple s’en alla pour manger et boire, pour envoyer des portions, et pour se livrer à de grandes réjouissances. Car ils avaient compris les paroles qu’on leur avait expliquées

 

Pour Néhémie et les responsables spirituels présents ce jour-là, faire un festin était la réponse la mieux appropriée pour honorer l’Eternel en ce jour de fête. Manger, boire et se divertir en cette occasion glorifiait l’Eternel trois fois saint mieux que les pleurs de condamnation !

 

Ce mot « MISHTEH » est utilisé une seule fois dans tout l’AT à propos d’un festin spirituel organisé et préparé par l’Eternel lui-même. Ce festin a lieu sur la montagne de Sion et tous les peuples de la terre y sont conviés (ce qui fait directement référence aux temps de la nouvelle alliance) :

 

Esaïe 25 : 6-8 « L’Eternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne, Un festin (MISHTEH) de mets succulents, Un festin de vins vieux, De mets succulents, pleins de moelle, De vins vieux, clarifiés. Et, sur cette montagne, il anéantit le voile qui voile tous les peuples, La couverture qui couvre toutes les nations; Il anéantit la mort pour toujours; Le Seigneur, l’Eternel, essuie les larmes de tous les visages, Il fait disparaître de toute la terre l’opprobre de son peuple; Car l’Eternel a parlé. »

 

Comme il existe des mets succulents terrestre, il en existe aussi des célestes… David en connaissait la saveur et ses désirs portaient constamment sur les mets de la table du Seigneur :

 

Psaume 63 : 5 « Mon âme sera rassasiée comme de mets gras et succulents, Et, avec des cris de joie sur les lèvres, ma bouche te célébrera. »

 

Alors que la nourriture matérielle rassasie notre corps et lui apporte force, plaisir et réconfort, la nourriture spirituelle, elle, rassasie notre âme, lui apportant également force, plaisir et réconfort. Le festin auquel Dieu nous convie est un endroit de renouvellement pour notre âme, c’est l’un des rôles de la célébration et de la fête. Durant ces réjouissances, le Seigneur ne désire pas simplement recevoir l’honneur et l’adoration qui lui sont dus, mais il veut en retour faire du bien à ceux qui le célèbrent en les rassasiant des bénédictions de sa table.

 

Jérémie 31 : 14 « Je rassasierai de graisse l’âme des sacrificateurs, Et mon peuple se rassasiera de mes biens, dit l’Eternel. »

 

Dans le Nouveau Testament le royaume de Dieu est souvent comparé à un festin auquel les invités ont plus ou moins du mal à se rendre. C’est du festin des bénédictions spirituelles acquises par Jésus à la Croix dont il est question ici ; bien que ce festin s’accomplisse un jour parfaitement dans la présence du Père, lors des noces de l’Agneau, l’Eglise peut déjà goûter aujourd’hui par le Saint Esprit, aux prémices de ce repas. Elle deviendra ainsi un lieu de bénédiction dans toutes les nations de la terre, pour tous ceux que l’Eternel convie à sa table dans les derniers temps.

 

D’autres termes traduits par « fête » en français :

 

Ø      Néhémie 10:31  « de ne rien acheter  le jour du sabbat   et les jours   de fête <06944>, des peuples   du pays   qui apporteraient   à vendre   le jour  du sabbat   des marchandises   ou denrées  quelconques; et de faire relâche   la septième   année   en n’exigeant le paiement   d’aucune dette » 

06944   qodesh  

  

AV-holy 262, sanctuary 68, (holy, hallowed, …) things 52, most 44, holiness 30, dedicated 5, hallowed 3, consecrated 1, misc 3; 468

Ø      Néhémie 12:27  « Lors de la dédicace   des murailles    de Jérusalem   on appela     les Lévites   de tous les lieux qu’ils habitaient   et on les fit venir   à Jérusalem   afin de célébrer    la dédicace   et la fête <08057> par des louanges »

Ø       

08057   simchah  

 

AV-joy 44, gladness 31, mirth 8, rejoice 3, rejoicing 2, misc 6; 94

 

1) joy, mirth, gladness

1a) mirth, gladness, joy, gaiety, pleasure

1b) joy (of God)

1c) glad result, happy issue

 


La fête des Tabernacles.

 

« Souccoth », « fête des cabanes ». Les Israélites appelaient cette fête « la Fête »,la fête par excellence. De toutes les autres, c’est elle qu’on aime le plus celle qu’on attend avec le plus d’enthousiasme et qui demande le plus de préparatifs. Trois raisons à cela :

 

         elle correspond à la fin des labeurs : tous les fruits de l’aire et du pressoir ont été engrangés. C’est le temps du repos où le cultivateur peut goûter au précieux fruit de son travail, et rendre grâces à Dieu. Pentecôte annonçait le début des récoltes, et donc annonçait de longs mois de travail… Souccoth célèbre l’abondance des bénédictions et la fin du travail.  Deutéronome 16 : 15. « Tu célébreras la fête pendant sept jours en l’honneur de l’Eternel, ton Dieu, dans le lieu que choisira l’Eternel; car l’Eternel, ton Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes et dans tout le travail de tes mains, et tu te livreras entièrement à la joie. »

 

         Cette fête suit le Yom Kippour, temps de repentance où chacun doit faire face à don propre péché dans une contrition sincère. C’est un temps d’humiliation, souvent lourd, accompagné d’une profonde tristesse. Cinq jours après, lorsque arrive la fête de la joie, le contraste est étonnant. La lourdeur de Yom Kippour laisse place à l’allégresse débordante de Souccoth. C’est le témoignage de la grâce divine qui a effectivement effacé les péchés…

 

         C’est la fête pour laquelle il est spécialement ordonné, dans les prescriptions de la loi, de se réjouir : « Tu te livreras entièrement à la joie ». Durant cette fête, plus rien ne pouvait entacher la joie des Israélites….

Textes décrivant le déroulement des festivités :

 

         Lévitique 23 : 33-43

         Nombres 29 ; 12-38

         Deutéronome 16 : 13-15

 

Cette fête doit durer huit jours. Il est ordonné de construire des cabanes et d’y vivre, et de se réjouir. Les 6 premiers jours, on mange et boit dans la Soucca avec ses invités. Chaque jour on se rend au temple, en agitant la « loulav » et l’on prie pour le salut d’Israël. Le 7ème jour, c’est Hochana Rabba, le jour du grand salut. Procession vers le temple colorée, animée. Temps de prière pour le salut des nations. Le soir, début du 8ème jour, on prie pour la pluie et l’on commence des festivités qui dureront jusqu'au matin. Le 8ème jour, c’est Chemini Astéret, le jour de la cérémonie du puisage de l’eau, le grand jour de la fête. Ce jour est également appelé « Smihat Torah » : la joie de la Torah, car on y lit des portions entières des Ecritures pour se rappeler l’alliance de l’Eternel.

 

Chacune des trois grandes fêtes, Pâque, Pentecôte et Souccoth, se déroulait pendant une semaine à Jérusalem.

 

         La fête de Pâque rappelait la délivrance par le sang de l’Agneau, est s’est accomplie lors de la crucifixion et de la résurrection de Jésus.

         La fête de Pentecôte commémorait l’épisode du mont Sinaï, et le don de la Torah : elle a aussi eu son accomplissement lorsque le Saint Esprit est descendu sur les disciples, déposant la parole de Dieu dans leurs cœurs et sur leurs bouches.

         Mais qu’en est il de la fête des Tabernacles ? Son accomplissement total n’aura lieu qu’au retour de Jésus. Pourquoi fêter cette fête alors ? Zacharie 14 nous annonce qu’un jour, les nations viendront chaque année à Jérusalem célébrer cette fête des Tabernacles, et adorer le roi, l’Eternel des armées. Zacharie 14 : 16 «Tous ceux qui resteront de toutes les nations Venues contre Jérusalem Monteront chaque année Pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, Et pour célébrer la fête des tabernacles. » Bien que cette fête aura effectivement lieu pour les nations après le retour du Seigneur, l’Eglise, elle, est appelée à en vivre les prémices par l’Esprit dès  maintenant. En le faisant, elle annonce la venue du Maître…C’est justement lorsque l’Eglise sera en mesure de vivre selon les principes de vie révélés dans la célébration de la fête des Tabernacles que pourra revenir celui que nous attendons.

 

Cette fête nous rappelle que nous sommes étrangers et voyageurs sur la terre.

 

 Les cabanes de Souccoth rappelaient aux Israélites de ne pas mettre leur sécurité dans les biens matériels et de ne pas s’attacher aux richesses terrestres, fruits du travail et des efforts humains. Au contraire, ils devaient s’attacher aux trésors célestes que Dieu leur avait révélés dans Sa Parole : la crainte de l’Eternel et la connaissance de Dieu et la possession de la sagesse. Cette fête permet de prendre conscience de notre dépendance de Dieu et de notre vocation célestes.

« Le juste vivra par la foi » disait le prophète Habakuk, phrase reprise  trois fois dans le NT.

 

Deutéronome 8:3  « Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel ».

 

Alors qu’ils allaient enfin pouvoir s’installer, s’établir dans leurs propriétés, cultiver la terre et se reposer, Dieu rappelle aux enfants d’Israël que la dure traversée du désert a été pour eux l’occasion d’apprendre un nouveau principe de vie. Ce principe établit que ce n’est pas le bien être matériel et circonstanciel qui détermine la qualité de la vie d’un homme, mais sa capacité à se constituer un trésor dans le ciel en gardant et chérissant la Parole de Dieu.

 

Le peuple que Dieu veut se former dans ces derniers temps devra être fondé sur ces principes de dépendance au Saint Esprit et de vie par la foi. Dans ces temps de crise économique, nous sommes appelés à être des lumières dans le monde, démontrant qu’il existe une autre sécurité, solide et indépendante des circonstances. Ils devront démontrer au monde que la vie véritable ne se trouve pas dans le manger et le boire, mais dans la connaissance de Dieu le Père qui se révèle au milieu des tribulations et des manquements comme Jéhovah Jiré : celui qui pourvoit.

 

Cette fête nous appelle à quitter nos fausses sécurités.

 

Le huitième jour : fête du puisage de l’eau.

 

Ce huitième jour, on procédait à une libation d’eau. De l’eau, d’abord puisée aux sources de Siloé, était ensuite répandue devant l’Eternel. Cette cérémonie était à la fois une action de grâce pour la provision d’eau reçue dans le pays durant l’année écoulée, et une prière pour la pluie nécessaire aux  cultures de l’année à venir.

  Zacharie 10:1  « Demandez à l‘Eternel la pluie, la pluie du printemps! L’Eternel produira des éclairs, Et il vous enverra une abondante pluie, Il donnera à chacun de l’herbe dans son champ. »

La joie qui accompagnait ce jour solennel était extraordinaire au point où il est dit de cet événement dans le Talmud : « celui qui n’a jamais su la réjouissance – la joie délirante- du puisage de l’eau, n’a pas vu la joie dans sa vie ».

 

Pour le Seigneur Jésus, la fête des Tabernacles a été l’occasion d’annoncer clairement à tous qu’il était la véritable source d’eau vive et que lui seul pouvait étancher la soif spirituelle des hommes. C’est le grand jour de la fête, lors de la cérémonie du puisage de l’eau, qu’il prend la parole dans le temple pour proclamer une fois de plus que  les prophéties de la parole de Dieu trouvent en lui leur accomplissement. Ce qu’il va dire à ce moment précis de la fête des Tabernacles c’est le point central dont découlent tous les autres, le texte clé de Souccoth

Traditionnellement, le texte d’Esaïe 13 v 3 était lu dans le temple durant ce jour spécial : « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut ». Ainsi que celui d’Esaïe 55 :1 : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent, sans rien payer ! » Il était fait également référence au fleuve de Dieu qui jaillit du sanctuaire dont Ezéchiel donne la description au chapitre 47 de son livre.

 

C’est là que Jésus s’exclame : Jean 7 « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, de fleuves d’eau vivre couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. ». Il est ici question d’une effusion horizontale du Saint Esprit. C’est maintenant du temple de Dieu sur la terre que doivent jaillir les fleuves d’eau vivre, et ce temple, c’est l’Eglise, et chacun de ses membres…

 

 


[1] Sources : Bible online, « La fête des tabernacles » Nicolas Guiet…